Laurent Val : plumes et mouches de peche. Legere, vivante la plume fait mouche. Le naturel se transforme en artificiel : symbiose de l'art et de la nature. En plus de formes et de couleurs appropriees, les plumes qui ornent les mouches artificielles de grande classe doivent posseder des fibres particulieres. Ces particularites sont donnees aux plumes issues d'oiseaux prodigieux : les coqs de peche. Ceux-ci sont du Limousin en particulier de Correze. Leurs plumes ont des fibres incomparables : mimetiques, brillantes, robustes, elastiques, transparentes... cela dans les plus beaux et plus rares tons de gris.
Dans son fief un coq complet peut donner :
- des hackles, plumes en fer du camail, de forme et de texture idéales pour le montage des mouches sèches efficaces et durables ayant un maximum de flottabilité.
- des pelles de cape, plumes rondes de dos, en arrière du camail, aux fibres raides et souples à la fois qui s'adaptent à la perfection, aux montages à fibres nouées des mouches noyées et de ailes...
- des pelles d'ailes aux fibres rigides sont sans égales pour les cerques et pour les montages importants à fibres nouées.
- des lancettes, grandes plumes de flancs qui vont bien aux leurres d'importance.
Toutes les plumes sont sélectionnées avec le plus grand soin pour leur solidité, mimétisme, brillance et qualité de flottaison...
Face à une avalanche de modèles de mouches artificielles proposées de toutes part, bien souvent, le moucheur se sent perdu, se voit affublé d'une panoplie hétéroclite, inutile, où l'on s'enlise ! Mais vient le désir d'avoir moins de modèles, c'est la recherche d'une simplification raisonnée, suffisante. Davantage de plaisir à pêcher, des résultats supérieurs sont obtenus avec des artificielles qui savent par leur parure rendre, au mieux, l'illusion de la vie grâce à la plume qui les habillent.
La plume fait la mouche. Je vous présente une simplification en montage artisanal fait avec les plus belles plumes de mes coqs de pêche. Mes artificielles d'ensemble, pour tous les types d'eaux, ont les collerettes et les cerques de tonalités grises diverses pour un même type. Les tons de gris peuvent être plus ou moins foncés, du gris bleu au gris cendré. Outre le plaisir visuel, des nuances variées, naturelles, ne sont qu'avantage en pêche car, du fait de la texture de la plume, mes mouches ont la possibilité de se mimitiser au milieu ambiant comme savent le faire les insectes naturels qu'elles veulent suggérer. De plus, le pêcheur en fonction de l'environnement, de la luminosité, voire de préférences, peut choisir pour un même modèle ce qui lui semble être la meilleure tonalité à employer.
Oiseau tant convoité par le pêcheur à la mouche averti, ne fait pas partie d'une race stabilisée. C'est une sorte de mutant rarisisme qui défit les principes de la génétique ! Coq de terroir, il ne sait naître et produire des plumes de qualités uniques pour le montage des mouches artificielles que dans des endroits spécifiques. Le Limousin et en particulier la Corrèze au sol granitique acide et radioactif... lui offre les conditions optimales. Coq gris, il a la particularité extraordinaire d'offrir, au fil des saisons, en fonction du degré de luminosité reçu, quantité de tonalités plus ou moins définissable. Celles-ci vont du bleu plus ou moins rouillé, au gris cendré rouillé nuancé jusqu'au doré. Elles sont variables d'un sujet à un autre et peuvent même se modifier avec l'âge. Les coqs génétiques américains ou asiatiques sont tués à l'âge d'environ 6 mois pour donne. Les plumes de coquelets, parfois belles d'aspect mais molles et sans caractères. A l'opposé un coq de pêche vit toute sa vie et sa mort naturelle survient en moyenne entre 8 et 12 ans. Plus il viellit plus la qualité de sa parure s'améliore. Trois fois l'an, les plumes sont arrachées sur l'oiseau vivant, à des périodes bien déterminées de manière à ce qu'elle soit mature et non passées. La première, voire la seconde plumée sont jetées car prélevées sur un coq trop jeune. En plus de formes et de couleurs appropriées, les plumes qui ornent les mouches artificielles de grande classe doivent posséder des fibres particulières. Ces particularités sont données aux plumes issues d'oiseaux prodigieux : les coqs de pêche. Ceux-ci sont du Limousin en particulier de Corrèze. Leurs plumes ont des fibres incomparables : mimétiques, brillantes, robustes, élastiques, transparentes... cela dans les plus beaux et plus rares tons de gris. Il est important de savoir que les plumes prises sur un sujet mort perdent leurs propriétés y compris celles de conservation. On peut duper nos poissons avec des artificielles banales voire de bien triste mine ! Mais, à compétences égales entre pêcheurs, la mouche peut faire des différences de prises considérables ! Nos poissons, en diminution, sont très sollicités, les prendre, pour souvent et heureusement les remettre à l'eau devient difficile. Il ya donc nécéssité à leur présenter le leurre le mieux adapté ; sa recherche passe obligatoirent par la plume, composante essentielle de la mouche artificielle. Nos anciens, pêcheurs à la mouche, ne disaient-ils pas, tout simplement. Nous pêchons à la plume. eintagsfliegen, maifliegen, trockenfliegen, efemera, mayfly, dry fly, mosca de mayo,